Un video del Parti Communiste Français (PCF). 19èmes Rencontres européennes de solidarité avec Cuba - 23 & 24 novembre 2024.


XIX Encuentro Europeo de Solidaridad con Cuba: París, 23 y 24 de noviembre de 2024 (Todos los materiales)

« Une situation intolérable, injuste et illégale » : Paris, cœur battant de la solidarité européenne avec Cuba

Le siège national du PCF a accueilli la plus grande initiative de solidarité avec Cuba depuis des années en France. 300 délégués membres de 80 organisations et provenant de 28 pays se sont réunis ce week-end, à l’Espace Niemeyer, pour ratifier leur soutien à la plus grande île des Antilles, et développer les liens de solidarité avec la révolution.

Luis Reygada

l’Humanité

Provenant de vingt-huit pays du continent, associations, organisations politiques, syndicales et militantes se sont donné rendez-vous ce week-end à Paris, à l’occasion des 19es Rencontres européennes de solidarité avec Cuba. Au total, ce sont près de 300 délégués représentant quelque 80 organisations qui ont été accueillies à l’Espace Niemeyer, le siège du Parti communiste français, pour ratifier leur soutien à la plus grande île des Antilles et à sa révolution, symbole international de la résistance à l’impérialisme depuis 1959.

Mais au-delà de la condamnation du blocus criminel imposé par les États-Unis depuis plus de six décennies, c’est bien l’articulation concrète des actions de solidarité qui a été au centre des travaux durant deux jours, alors que la révolution cubaine traverse sa pire crise économique depuis la « période spéciale » des années 1990.

« La solidarité avec Cuba n’est plus uniquement une question d’internationalisme, mais d’urgence humanitaire absolue » a expliqué Charlotte Balavoine, membre du Conseil national du PCF et responsable Europe de la Commission internationale.

« Cuba seule ne peut pas tout »

« Depuis 1960 nous avons pris l’habitude de voir les Cubaines et les Cubains résister et persévérer dans une voie socialiste singulière, et parvenir à maintenir à flot les idéaux de la révolution malgré la stratégie d’asphyxie déployée par Washington », a mentionné celle qui co-dirige aussi la campagne de solidarité du parti avec Cuba.

« Mais voilà : Cuba seule ne peut pas tout, et le vieux pari de l’administration états-unienne d’étrangler le peuple jusqu’à ce qu’il se soumette… ou qu’il crève, n’a jamais été aussi proche du but ! » a-t-elle averti avant de rappeler les effets du blocus. Intensifié depuis le placement par Donald Trump, en 2021, du pays communiste sur la liste des « États parrainant le terrorisme », celui-ci touche plus que jamais les besoins les plus vitaux de la population.

Et l’arrivée d’un président américain issu du rang des démocrates, en 2020, n’a quasiment rien changé. « Les 243 mesures coercitives supplémentaires instaurées durant le premier mandat de Donald Trump (2017-2021) ont été maintenues par le président Joe Biden », a rappelé Fernando González, président de l’Institut cubain d’amitié avec les peuples (ICAP).

« Toutes les sphères de notre société et les acquis mondialement reconnus de la Révolution – la santé, l’éducation, le sport ou encore notre système de sécurité sociale – sont cruellement impactés », a-t-il exposé devant les délégués présents, sous la coupole légendaire du siège du PCF, non sans rappeler les conséquences bien concrètes de l’inclusion de son pays dans la liste du Département d’État nord-américain.

Pénuries, non-respect des engagements de paiement, difficultés à acquérir des intrants pour l’industrie ou les services, hausse des coûts d’importations, limitation voire suspension des prêts bancaires internationaux, découragement des investisseurs étrangers et entraves aux projets de coopération internationaux… « Et au final toujours plus de difficultés pour subvenir aux besoins les plus élémentaires de la population, qui subit aussi l’instabilité du système électrique national et une baisse drastique de son pouvoir d’achat ».

La solidarité avec Cuba : un acte politique fort

Avec leur guerre économique, politico-diplomatique et médiatique – avec notamment des actions qui prétendent déstabiliser le pays – Fernando González a rappelé que les États-Unis ne cherchaient rien d’autre que « violer les droits les plus élémentaires du peuple cubain, mais aussi le droit souverain de tout pays du monde à entretenir des relations libres avec Cuba. (…) C’est dans ce contexte complexe que nous pouvons dire que, aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de la solidarité internationale ».

Séance plénière des 19es Rencontres européennes de solidarité avec Cuba, ce samedi 22 novembre, dans la célèbre coupole du siège du PCF, à Paris.

« Chacun d’entre nous ici a la conscience politique de ce qu’est la réalité cubaine, et les raisons de la situation dans laquelle l’île se trouve aujourd’hui : le comportement ignoble des États-Unis pour tuer la révolution, en cherchant à affamer son peuple » a exprimé le député communiste André Chassaigne, président du groupe Gauche Démocrate et Républicaine.

« Mais la question de la solidarité avec Cuba représente un acte politique fort, qui va au-delà de ce pays et de son peuple. Le fait que les États-Unis aient créé un arsenal législatif en imposant l’extraterritorialité de son droit à l’ensemble des entreprises et des pays de la planète conduit à un blocus, et cette situation intolérable, injuste et illégale doit être dénoncée et combattue à tous les niveaux », a-t-il exprimé en rappelant que le sort réservé aux Cubains n’est peut-être qu’un prélude des stratégies commerciales qui pourraient bientôt frapper l’Union européenne, avec le prochain retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Un « siège économique » imposé depuis 1962

Le mois dernier, celui qui préside le Groupe d’amitié France-Cuba à l’Assemblée nationale avait déjà envoyé une lettre ouverte au président de la République, Emmanuel Macron, afin de lui rappeler que le « siège économique » imposé par l’administration étasunienne depuis 1962, et maintes fois contesté par l’ONU, est aussi contraire aux lois européennes.

Ainsi, le renforcement du mouvement de solidarité avec la Révolution avec la lutte contre le blocus économique, commercial et financier était un des axes de travail suivis par nombre des délégués européens.

« Ces Rencontre européennes s’inscrivent dans la continuité des actions engagées, il y a tout juste un an, dans le cadre du Tribunal international contre le blocus organisé à Bruxelles, a observé Fabrice Leclerc. Celles-ci et visent notamment à mettre en pratique des propositions pour supprimer Cuba de la liste des pays qui soutiennent le terrorisme et continuer la campagne de levée du blocus, en coordination avec l’ensemble des organisations européennes de solidarité. Cela inclut également la sensibilisation sur l’extraterritorialité de la législation étasunienne et son impact néfaste sur la souveraineté et l’indépendance des pays européens, a précisé le président de France Cuba.

Atténuer l’impact de l’agression nord-américaine

Parmi les autres sujets abordés, le développement des actions de coopération économique comme moyen pour atténuer l’impact de l’agression nord-américaine, malgré sa composante extraterritoriale qui vise justement à isoler Cuba du reste du monde. Car si sur le plan diplomatique l’écrasante majorité des pays membres des Nations unies est d’accord pour condamner les sanctions illégalement imposées à l’île – preuve en a été une nouvelle fois faite, pour la 32e année consécutive, à l’Assemblée générale de l’ONU le mois dernier -, la loi Helms-Burton continue de causer des ravages, et d’entraver tout type de liens avec l’extérieur.

Durant les travaux d’une de commission tenue lors des 19es Rencontres européennes de solidarité avec Cuba, organisées à Paris les 23 et 24 novembre 2024.

« La seconde commission s’est concentrée sur la nécessité de renforcer la coopération dans ses diverses composantes – que ce soit en matière économique, touristique ou de développement », a expliqué Victor Fernandez. Créée en 1995, l’association qu’il préside est passée reine en la matière : que ce soit dans les secteurs des transports, de l’assainissement de l’eau, des énergies renouvelables ou encore de la santé, Cuba Coopération France a déjà financé de nombreux projets, en partenariat avec les autorités cubaines ou avec les Nations unies, pour un montant dépassant aujourd’hui les 20 millions d’euros.

Samedi, différentes associations ont ainsi pu présenter les initiatives menées en France mais aussi en Allemagne, en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Norvège ou en Grèce pour financer des projets liés par exemple au développement des énergies renouvelables, livrer du matériel et des denrées alimentaires. Mais aussi renforcer les échanges culturels et académiques, envoyer des brigades de solidarité, promouvoir le tourisme solidaire ou encore pour offrir des débouchés commerciaux à divers produits cubains via des réseaux d’achats solidaires…

« Ces rencontres permettent de partager les expériences réalisées ou en cours, et ouvrent la voie à des alliances au niveau européen pour financer de nouveaux projets structurants dans des secteurs stratégiques tels que la filière alimentaire ou celle des énergies renouvelables… », ajoute-t-il.

Lutter contre la désinformation permanente

Soit des outils pour développer la solidarité concrète, en trouvant notamment « des moyens de contourner le blocus ». Car non, la situation à Cuba n’est pas revenue « à la normalité » depuis le passage de Barack Obama à la Maison blanche ; et parce que nombre de citoyennes et citoyens, en Europe, sont encore trop peu ou mal informés au sujet de la bataille que livre depuis tant d’années la révolution cubaine, la question de la communication a aussi fait l’objet d’une commission de travail. Ainsi, pour faire face à la désinformation, la manipulation ou encore la « guerre médiatique », la communication en tant qu’« outil à la portée des militants pour développer le travail de solidarité » était aussi à l’ordre du jour.

« Les défis auxquels nous devons faire face sont très nombreux, et la communication est essentielle », a indiqué Haydeline Díaz, présidente de la Coordination de Cubains résidants en France. « C’est pourquoi un groupe de Cubaines et de Cubains, rejoint par des militants solidaires, a décidé de créer la chaîne Europe pour Cuba, afin de pouvoir montrer et parler de la réalité cubaine, ce que la grande majorité des médias ne fait pas ».

Avec les autres fondateurs du canal, José Antonio Toledo et Patricia Perez, elle a participé aux travaux de la troisième commission. Un espace « très important, a considéré Haydeline Díaz, pour partager nos expériences avec d’autres militants et définir ensemble des moyens de renforcer notre action, que ce soit en défense des réalisations de la révolution et de son peuple, ou bien pour dénoncer le blocus génocidaire des États-Unis ».

« Pas de place pour le désespoir »

« À travers les différents canaux de communication, les États-Unis savent comment atteindre et façonner les opinions publiques au niveau mondial, a déclaré Michel Taupin. Membre de Cuba Si – une des associations historiques de la solidarité avec l’île en France – il a dénoncé « la désinformation permanente, la manipulation et les mensonges les plus invraisemblables » (…) véhiculés par des médias dominants « qui combattent tout ce qui pourrait ressembler au socialisme, ou tout simplement à un système visant une redistribution plus égalitaire des richesses ».

Pour lui, il est primordial de « peser beaucoup plus lourd dans la guerre médiatique menée par Washington contre Cuba », celle-ci étant devenue « un enjeu vital dont les organisations de solidarité doivent s’emparer ».

Après un dîner suivi d’une soirée festive, le samedi soir, au siège montreuillois de la CGT, et une clôture des travaux, le lendemain, marquée par l’adoption d’une déclaration finale ratifiant « le soutien inconditionnel à la Révolution cubaine et à (son) peuple dans son droit légitime à exercer sa souveraineté et son indépendance pour construire son projet social socialiste », les assistants ont participé à un rassemblement sur l’esplanade du Trocadéro.

Rendez-vous a été donné pour se retrouver l’année prochaine, en Turquie, afin de poursuivre le combat en faveur de Cuba. Car malgré les difficultés, comme l’a indiqué Fernando González, « il n’y a pas de place pour le désespoir. Cuba se réinvente chaque jour, avec ses propres efforts et avec le précieux soutient des militants du monde entier ».

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